L’industrie manufacturière au Saguenay—Lac-Saint-Jean, 1999

 

 

BUTS ET OBJECTIFS

 

Le but principal de la cartographie des entreprises manufacturières de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean est de faire ressortir les grands traits de la répartition actuelle de l’industrie manufacturière.   Elle s’adresse à ceux qui veulent connaître la localisation des divers types d’industrie manufacturière et leurs principales caractéristiques, de même qu’à ceux qui désirent se renseigner sur la structure industrielle et les principaux facteurs de localisation industrielle.   Elle trace un portrait économique et géographique qui peut s’avérer un outil favorisant l’émergence et l’implantation de nouvelles entreprises:   celles recherchant des avantages de localisation par rapport à une diversité de réseaux de transport et la présence d’entreprises spécialisées dans ce domaine, de proximité entre les entreprises, d’émulation entre les entreprises d’une même branche industrielle ou de concurrence, etc.

 

La série de cartes qui suivent, illustre notamment la Liste des entreprises régionales de Développement des Ressources humaines Canada (DRHC) que l’on peut consulter à l’adresse électronique suivante: http://www.qc.hrdc-drhc.gc.ca/jonquiere/html/accueil.html.

 

Également, il est important de signaler que cette cartographie n'est pas, à proprement dit, un portrait du fonctionnement industriel de la région mais plutôt une présentation par branche industrielle;   l’organisation industrielle mérite à elle seule une étude spécifique.

 

 

ASPECTS MÉTHODOLOGIQUES

           

Les données de 1999, sur les entreprises manufacturières de la région, proviennent du ministère de l’Industrie et du Commerce du Québec (MIC) et de Développement des Ressources humaines Canada (DRHC-Canada).   La base de données utilisée pour cette cartographie est le résultat d'un jumelage, un recoupement et une validation des deux banques de données mentionnées plus haut.   Toutes deux ont comme référence le même classement adopté par Statistique Canada soit, la classification-type des industries (CTI, 1980).

 

 

ENTREPRISE MANUFACTURIÈRE ET EMPLOYÉS

 

Une entreprise manufacturière se définit comme étant un établissement ayant pour activité principale la transformation des matières premières (animales, végétales ou minérales) en produits semi-finis ou finis.   Ainsi, les entreprises manufacturières appartiennent au secteur secondaire de l’activité économique.

 

Le nombre d'employés par entreprise correspond au total des travailleurs au moment du plus haut taux d'emploi pour l'entreprise, les occasionnels inclus.

 

 

CARTOGRAPHIE

 

L’approche cartographique retenue est d’ordre factuel pour la majorité des cartes.   Elle est aussi synthétique lorsque les cartes traitent de structures municipales.   Chaque entreprise localisée sur les cartes, l’est par rapport au lieu de production et non selon la place d’affaire comme cela est présenté dans les bases de données initiales du DHRC et du MIC.   La localisation de chaque entreprise a été effectuée par une opération de géocodage grâce aux codes postaux;   ceci a permis une cartographie la plus exacte possible.   Dans les municipalités rurales, ayant un seul code postal, la position de l’entreprise a été précisée par la connaissance du territoire qu’ont les géographes de l’équipe de réalisation.   Là encore, cette opération a permis de localiser avec plus d’exactitude chaque entreprise.   Aussi, il a fallu faire à l’occasion un léger déplacement des symboles.   En effet, plusieurs entreprises possèdent le même code postal, ce qui entraîne la superposition du symbole représentant chacune d’elles au même endroit.   Cette superposition aurait pu nuire à la clarté de la carte.

 

La plupart du temps, le symbole retenu correspond à un cercle de taille proportionnelle au nombre total d’employés par entreprise;   parfois la gradation des symboles est de forme logarithmique.   Bref, chaque point représente une entreprise.   Pour des raisons de lisibilité, l’échelle de la taille des symboles varie d’une carte à l’autre;   on conviendra qu’il est impossible de garder une même échelle en raison de la grande variation des plus grandes valeurs d’une carte à l’autre.

 

La représentation cartographique permet de visualiser 41 cartes accompagnées d’un court commentaire.   Un diagramme illustre la taille des entreprises en fonction du nombre des employés;   bien que l’on utilise plusieurs classes dans les diagrammes, on s’entend pour dire que le nombre d’employés dans les petites entreprises varie de 1 à 19, dans les moyennes de 20 à 199 et dans les grandes de 200 et plus.   De plus, certaines cartes sont illustrées par des photographies et contiennent des liens Internet avec un bon nombre d’entreprises.

 

 

BREF RAPPEL HISTORIQUE

 

En raison de son éloignement géographique de la plaine du Saint-Laurent, la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean fait partie de ce qui est convenu d’appeler une région périphérique.   En ce sens, elle rejoint un groupe de régions du Québec constitué par le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, la Côte-Nord et l’Abitibi-Témiscamingue.   Cependant, ce relatif éloignement n’a pas eu pour effet de la tenir à l’écart du développement industriel depuis son ouverture à la colonisation en 1838.

 

Les premiers colons en provenance de Charlevoix viennent exploiter la forêt sous la houlette de William Price qui érigera tout au long de la deuxième moitié du XIXe siècle et le début du XXe siècle un véritable empire industriel axé sur la production de bois d’œuvre puis la production de pâtes et papiers.   En plus de l’empire Price, cette période qui se prolonge jusqu’à la fin des années 20, verra naître l’essentiel des infrastructures industrielles associées à la production de pâtes et papiers.   En effet, dès 1897, Alfred Dubuc devient le premier industriel à installer une usine de pâtes à Chicoutimi.   Par la suite, il consolida ses activités de production de pâtes par l’ajout de nouvelles usines dont la Ha! Ha! Bay Sulfite en 1917 près des installations portuaires en eau profonde de Port-Alfred.   Pendant toute la période se terminant en 1923 avec la cession des entreprises de Dubuc, ces usines ne produiront pas de papier.

 

Le retrait de Dubuc favorisera l’émergence de la compagnie Price en tant que leader régional de la production de pâtes et papiers.   Déjà, en 1909, puis en 1913, cette compagnie construisit deux usines à papier à Jonquière et Kénogami.   Ce type d’industries nécessite beaucoup d’énergie, c’est pourquoi, entre 1923 et 1925, le lac Kénogami fut harnaché ce qui permit l’installation des premières centrales hydro-électriques sur la rivière Chicoutimi et la rivière aux Sables.   Ce premier développement des pouvoirs d’eau venait, en quelque sorte, confirmer les études menées par le Gouvernement du Québec, à la fin du XIXe siècle, sur l’énorme potentiel de production hydro-électrique du bassin hydrographique du Saguenay.   La dernière usine de papier construite par cette compagnie, en région, fut installée en 1925 à Riverbend (Alma).   En 1926, le rachat de l’usine de Port-Alfred par la Pulp and Paper Corporation, remet en production cette unité de fabrication de pâtes à laquelle on ajoute la production de papier.   Enfin, en 1927, à Dolbeau, la St. Lawrence Corporation y installe une papeterie.  

 

En somme, la première période de développement industriel de la région est marquée par le sciage du bois et la production de pâtes et papiers.   Cette industrie permit un premier développement des pouvoirs d’eau tout en élargissant la mise en valeur de la forêt coniférienne.   La deuxième période débute à la fin des années 20 par la construction (1923 à 1925) de la première grande centrale hydro-électrique de la région à Isle-Maligne.   Cette centrale est née de l’initiative de William Price (Président de la Price Brothers) et de James Buchanan Duke (président de l’American Tobacco Co.).   Duke, dans sa tentative de diversification de ses entreprises, voulait produire de l’aluminium.   Devant l’incapacité de le faire, il s’associa dès 1924 à Arthur Vining Davis, président de l’ Aluminium Company of America (Alcoa).   Les droits d’exploitation du bassin hydrographique du lac Saint-Jean, détenus par le tandem Duke-Price, passaient aux mains de l’ Aluminium limited of Canada (Alcan), filiale à l’époque de l’Alcoa.  

 

Cette mainmise, par l’Alcan sur les pouvoirs d’eau du lac Saint-Jean, est à l’origine du développement d’un gigantesque complexe industriel intégrant la production hydro-électrique et celle de l’aluminium.   Entre 1925 et 1927, la ville d’Arvida est construite et accueille une des plus grandes alumineries du monde.   Alcan acquiert, agrandit et modernise les installations portuaires de Port-Alfred et se dote d’un chemin de fer reliant son port de mer à l’ensemble de ses usines.   Successivement, l’Alcan ajoute à son réseau régional l’aluminerie d’Isle-Maligne (1943), Grande-Baie (1982), Laterrière (1989) et Alma qui entrera en production en 2001.   De plus, elle se dote de l’usine Lapointe (fabrication de câble), l’usine Saguenay (produits laminés), l’usine Dubuc (Duralcan) et l’usine Guillaume-Tremblay.   Enfin, le réseau compte sur un centre de recherche et de développement de même que la division Énergie Électrique Québec.   Cette dernière voit au fonctionnement du réseau de distribution et des centrales hydro-électriques: Isle-Maligne (1926), Chute-à-Caron (1934), Shipshaw (1943), Chute-du-Diable (1952), Chute-à-la-Savane (1953) et Chute-des-Passes (1960).   Le développement de ce complexe industriel a donc eu une incidence directe sur l’installation d’un grand nombre de petites et moyennes entreprises dans la région.

 

 

PORTRAIT ACTUEL

 

Le portrait actuel de l’activité manufacturière régional s’articule autour des faits saillants des dernières années, du positionnement de la région par rapport aux autres régions périphériques et la région par rapport au Québec.

 

En 1998, la région comptait 289 641 habitants ce qui représente 3,9% de la population totale du Québec.   Elle est la plus populeuse des régions dites périphériques.   Pour la même année, la population active s’élevait à 135 100 individus, soit 3,6% de l’ensemble du Québec.   De cette population active, 18 000 personnes travaillent dans le secteur manufacturier régional (2,9% des emplois manufacturiers québécois).   Parmi les régions du Québec, la région se classait au 11e rang pour le nombre d’entreprises et au 9e pour le nombre d’employés.   Le secteur manufacturier de la région a un poids inférieur, dans l’emploi total, à celui de l’ensemble du Québec avec respectivement 15,6% des effectifs actifs contre 18,4%.  

 

En ce qui concerne les exportations manufacturières, 22,2% des entreprises dépendaient des marchés extérieurs (11e rang québécois) et 58,2% des emplois, générés par celles-ci, étaient attribuables aux exportations.   Dans l’ensemble des indicateurs précédemment énumérés, la région se classe bon premier parmi les cinq régions dites périphériques.

 

En 1999, les 796 entreprises manufacturières de la région employaient 22 400 personnes. Ces entreprises oeuvrent dans 126 activités manufacturières sur une possibilité de 235.   Elles se répartissaient dans 50 des 57 municipalités de la région.   La majorité (82,4%) des entreprises se concentrent dans les sept centres urbains soit, Chicoutimi (241), Jonquière (132), Alma (85), Dolbeau-Mistassini (65), La Baie (59), Roberval (43) et Saint-Félicien (39).

 

 

INDICATIONS POUR LA LECTURE DES CARTES

 

Des commentaires accompagnent les cartes.   Ils fournissent des indications sur les groupes et les sous-groupes d’activités représentés dans chaque carte.   Ils indiquent le nombre d’entreprises et le nombre total d’emplois ainsi que leur part dans l’ensemble de la région.   Également, on y trouve un classement par la taille de chacune des entreprises.

 

Les textes essaient, dans la mesure du possible, de mettre l’information dans son contexte économique régional (ou national ou international).   Ils fournissent aussi des indications sur la forme de la répartition spatiale dans le territoire:   concentration, diffusion, patrons, alignements, etc.

 

 

RÉFÉRENCES

 

DIONNE, Julie, Gilles LEVESQUE et, Denis SIMARD, (1999), Profil économique de la région Saguenay-Lac-Saint-Jean, Édition 1999, Québec, Gouvernement du Québec, Ministère de l’Industrie et du Commerce, pagination diverse.   Document disponible sur le site http://www.mic.gouv.qc.ca/PME-REG/regions/index.html

 

GAUTHIER, Majella-J. et Louis-Marie   BOUCHARD (sous la direction de), (1981), Atlas régional du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Chicoutimi, Gaëtan Morin éditeur, Planches F6, F13, F14, F17, F18, F19, F20, F21.

GIRARD, Camil et Normand   PERRON, (1989), Histoire du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Québec, Institut québécois de la recherche sur la culture, 665 pages.

 

GIRARD, Jacques, (1970), Géographie de l’industrie manufacturière du Québec, Volume 1 et 2, Québec, Gouvernement du Québec, Ministère de l’Industrie et du Commerce, 345 pages et 1 annexe cartographique.

 

LAPOINTE, Adam, Jean-Paul SIMARD et Paul PRÉVOST, (1981), Économie régionale du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Chicoutimi, Gaëtan Morin et Associés, 272 pages

 

MANZAGOL, Claude, (1980), Logique de l’espace industriel, Paris, Presses universitaires de France, 248 pages.  

 

 

ÉQUIPE DE RÉALISATION

 

Majella-J. GAUTHIER, Université du Québec à Chicoutimi

Jean-Pierre LACHANCE, Développement des ressources humaines Canada

Sylvie GIRARD, Développement des ressources humaines Canada

Gilles HUBERT, Ministère de l’Industrie et du Commerce, Québec

Carl BRISSON, Université du Québec à Chicoutimi

Claude CHAMBERLAND, Université du Québec à Chicoutimi

Réal BEAUREGARD, Université du Québec à Chicoutimi

Alain ROCH, Université du Québec à Chicoutimi

Martin DION, Université du Québec à Chicoutimi

Luc BIENVENUE, BW Multimédia

 

 

SOUTIEN FINANCIER

 

Fonds académiques du réseau de l’Université du Québec (FODAR)

Fondation de l’Université du Québec à Chicoutimi (FUQAC)

Placement Carrière Canada

Développement des ressources humaines Canada